Une fois sa formation initiale finie, il y a une question inévitable qui se pose pour tous les masseur et masseuse bien-être.
Dois-je commencer en tant que salarié dans une structure, ou me lancer à mon compte ?
Ce choix est évidemment propre à chacun, mais, pour faire le bon, encore faut-il savoir exactement de quoi il en retourne, et être certain que ce choix est motivé par les bonnes raisons.
C’est quoi la diifférence entre être un masseur ou une masseuse indépendante, et être salarié dans une structure ?
Les différences entre ces deux voies sont très importantes, sur de nombreux aspects, et l’expérience que vous allez vivre pourra également être assez éloigné de ce que vous recherchiez initialement.
Dans cet article, je vais essayer de vous présenter objectivement la réalité de ces deux chemins possible et vous donner quelques conseils afin de vous aider à prendre la voie qui vous correspond réellement.
Première différence, c’est l’accès au métier.
Le massage est une activité non réglementée, et ne nécessite aucun diplôme pour être pratiqué professionnellement en toute légalité.
Donc en tant qu’indépendant, la professionnalisation peut être très rapide et accessible.
Maitriser un seul protocole de massage professionnel suffira pour lancer votre activité, créer votre entreprise et chercher vos premiers clients.
Mais si vous désirez entre embaucher en tant que salarié dans une structure comme un spa ou un centre bien-être, les choses seront nettement plus complexes.
Même si chaque établissement peut avoir ses propres exigences en termes d’embauches, l’obtention de certains diplômes sera souvent un sésame obligatoire pour au moins arriver à l’étape de l’entretien.
Les cursus pour obtenir ces diplômes sont fréquemment longs, fastidieux et très cher.
Et même les établissements plus flexibles, vous demanderont tout de même de justifier d’une certaine expérience, ou alors de maitriser des massages bien précis, plus ou moins courant.
Deuxième différence, c’est la réalité de l’activité.
Lorsque vous êtes salarié dans une structure, vos tâches et prérogatives peuvent être très différentes d’un endroit à un autre.
Dans certains, vous pourrez seulement avoir à masser les clients.
Mais vous pourrez également être amené à faire diverses autres tâches, selon l’organisation de l’établissement.
- Accueil des clients
- Nettoyage des cabines et du matériel
- Réception et organisation des consommables et des fournitures
- Gestion des stocks et inventaire
- Gestion des emplois du temps
- Gestion d’équipe
- Vente de produits complémentaires
- Gestion des réseaux sociaux
- De la formation pour les nouveaux arrivants
- Gestion de caisses et de la facturation
- Établissement de devis
- Prospection clientèle
- Gestions des litiges
Certains jours, selon l’organisation, il sera même possible que vous ne massiez pas du tout et que vous soyez affecté à une ou plusieurs de ces tâches susmentionnées ou inversement.
Ce qui pourra se révéler totalement différent en tant que masseur ou masseuse indépendante.
Ou les différentes tâches dépendront du type d’activité que vous voulez développer et de votre organisation personnelle.
Troisième différence, le temps de travail.
Lorsque vous intégrez un établissement en tant que salarié, votre temps est réparti sur un emploi du temps général.
Généralement, ces établissements sont ouverts 7 jours sur 7 avec une amplitude horaire assez importante, et les emplois du temps de tous les employés sont généralement tournants.
Donc, il est courant que les jours de repos et les horaires de présences changent d’une semaine à l’autre.
Il y a un nombre d’heures fixe que vous devez effectuer chaque semaine, que l’activité soit très élevée ou pas.
En tant qu’indépendant, c’est vous qui gérez votre temps de travail.
- Les jours où vous travaillez
- Les plages horaires d’activité
- Vos périodes de repos
Quatrième différence, la hiérarchie.
Il est rare qu’à vos débuts, vous soyez engagé en tant que salarié pour gérer l’intégralité de l’activité d’un établissement de bien-être, ou d’un salon de massage.
Et quand bien même, vous aurez toujours le propriétaire de l’établissement à qui il faudra rendre des comptes.
Vous avez des tâches à effectuer, des obligations contractuelles, que vous les trouviez pertinentes ou pas.
Vous êtes un rouage d’un tout, et vous n’avez pas toujours la liberté d’exprimer vos idées ou votre manière de faire.
En tant qu’indépendant, vous avez le contrôle sur toute votre activité.
- Comment vous voulez exercer
- Quand
- Avec qui
- Changer d’avis
- Hésiter
- Expérimenter
Cinquième différence : Les protocoles de massage
Là encore, c’est très variable d’une structure à l’autre, mais si vous êtes salarié, il faudra parfois se plier à la politique de la maison.
Là où certains établissements permettent à chaque employé de pratiquer leurs propres protocoles, beaucoup d’autres ont une carte et des protocoles bien définis.
De temps en temps ce sont des protocoles ‘maisons”, parfois des protocoles de marque partenaire à l’institut sur lesquels vous serez formé à votre entrée dans l’entreprise.
En tant qu’indépendant, bien évidemment, vous pouvez proposer tous les protocoles de massage que vous avez appris durant votre formation initiale, ou que vous avez créé.
Sixième différence : La relation clientèle
En tant que salarié d’un établissement, les séances sont généralement très codifiées et cadrées (surtout au niveau du temps afin de ne pas prendre de retard sur le planning).
Les côtés “personnalisation” et échange avec le client sont souvent réduit au minimum et laisse parfois peu de place au côté humain.
En indépendant, vous avez la possibilité d’adapter le déroulement de la séance en temps réel et d’établir un lien plus étroit avec votre client.
Septième différence : L’implication personnelle
Toute notion de professionnalisme et quel que soit le niveau de passion que l’on peut avoir pour le massage mise à part :
Entre masser pour le compte d’une entreprise, ou masser pour son propre compte, l’impact et l’investissement émotionnel dans chaque prestation et forcément différente.
Et plus l’ancienneté dans l’activité sera importante, plus cette différence se creusera.
En tant que salarié, on défend l’image d’un établissement qui n’est pas le sien.
- On n’a pas choisi le cadre
- Parfois même pas choisi les protocoles
- Ou même le type de client avec lesquels ont a envie de travailler.
Alors qu’à son compte, ce que vous proposez est une extension de ce que vous êtes.
Chaque retour, qu’il soit positif ou négatif, à un impact direct sur votre état émotionnel, psychologique.
Sans compter que chaque nouveau client à également un impact direct votre revenu mensuel.
Huitième différence : La réalité économique.
En tant que salarié, vous avez un salaire fixe et des avantages plus ou moins important défini par votre contrat.
Qu’il y ait beaucoup de client ou pas.
Quel que soit le nombre de tâches que vous effectuez.
Peu importe le niveau de responsabilité que vous avez.
Vous avez :
- Un salaire fixe et régulier.
- Des congés payés
- Et éventuellement des primes ou autres avantages.
Le salaire est rarement beaucoup plus élevé que le salaire minimum imposable, et les perspectives d’évolution de salaire sont assez réduites.
En tant qu’indépendant, votre revenu est directement lié à votre niveau d’activité.
Vous travaillez beaucoup, vous gagnez beaucoup
Vous travaillez moins, vous gagnez moins.
Vous ne travaillez pas ou vous partez en vacances, vous ne gagnez rien.
Mais théoriquement, vous n’avez pas de plafond maximum de revenu.
Comment bien choisir sa voie ?
Il n’y a pas de choix qui vous entraine dans une voie sans retour.
Pourtant, l’une ou l’autres vous donneront plus ou moins d’opportunités.
Car en indépendant, vous pourrez trouver des instituts qui acceptent de travailler avec vous en tant que sous-traitant ou intervenant extérieur.
Mais la plupart des établissements, une fois engagé, n’accepteront pas que vous développiez une activité indépendante parallèle (car le risque que vous récupériez certains de leurs clients sera évidemment non négligeable et logique).
Il vous faudra également faire preuve de recul afin d’être certain de ne pas faire votre choix pour les mauvaises raisons :
- La peur de ne pas avoir assez d’expérience, de légitimité…
- La peur de l’administratif et de la gestion d’entreprise
- La peur de ne pas avoir de clients
- La peur d’avoir à vendre ses prestations
- La peur de ne pas savoir gérer son marketing et sa communication.
Car le mot important dans tout cela : c’est la peur.
C’est des craintes qu’ont tous les jeunes masseurs et masseuses lorsqu’ils se lancent, et elles ne doivent pas déterminer la voie que vous choisissez.
Même si elles sont toutes compréhensibles, ces peurs ne reposent sur rien de concret, et chacun de ces éléments peuvent se travailler, s’apprendre et se développer tout au long de votre carrière.
Et avant de faire votre choix, il est important de vous poser les bonnes questions :
- Pourquoi voulez-vous vous reconvertir dans le massage bien-être ?
- Pourquoi êtes-vous réellement attiré par l’une ou l’autre de ces deux voies ?
- Avec quelle vision du métier êtes-vous alignés ?
- Ou en êtes-vous actuellement de votre chemin dans le massage professionnel ?
- Dans combien de temps aimeriez-vous exercer ?
- Combien de temps et d’argent pouvez-vous y investir ?
Nous avons tous une vision personnelle de l’exercice du métier de masseur ou masseuse professionnelle.
Même si la mienne ne colle pas du tout avec la voie “salariale” de cette activité, cela ne veut pas dire que c’est la meilleure ou la seule valable.
Mais si vous avez choisi de faire du massage bien-être votre vie professionnelle, c’est pour vous construire une vie avec laquelle vous êtes aligné.
- Ce n’est pas pour retrouver les mêmes éléments qui vous ont fait quitter votre ancienne carrière
- Ce n’est pas pour vous retrouver à faire des tâches qui vous rebutent
- Ou travailler dans un cadre que vous savez anxiogène ou toxique pour vous
Et que ce soit en tant que salarié ou en tant qu’indépendant, il y a forcément une version du massage professionnel qui collera avec le ou la professionnelle du massage que vous avez envie de devenir.